Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et soupçonné d'avoir été trop créatif avec la trésorerie de l'UMP, notamment vis-à-vis des prestations de la société Bygmalion, est actuellement menacé d'être exclus de son parti.
Ce dernier vient de contre-attaquer : si on l'exclut du parti, alors il "parlera" ! Euh... Voilà... C'est fait ! Rien qu'en disant qu'il y a des choses à dire, il a dénoncé la malhonnêteté d'une partie des membres de son parti. En soit, cela est déjà choquant et on se demande pourquoi les journalistes, voire la justice, ne le harcèlent pas pour lui faire avouer les détails, puisqu'il a déjà reconnu qu'il y avait des choses à cacher.
Mais au delà de l'immédiate indignation devant l'aveu qu'il y a des politiciens véreux, ce qui est encore plus choquant, c'est qu'il désire rester dans ce parti tout en sachant qu'il s'y trouve des gens malhonnêtes. Et qu'on ne me dise pas qu'il veut y rester pour faire le ménage puisqu'il est au courant de choses qu'il cache depuis probablement longtemps et dont il se sert à des fins personnelles ! Bref, son message est "c'est un parti de pourris et je veux y rester". En le disant publiquement, il reconnaît aussi qu'il ne court aucun risque en étalant publiquement sa conviction que son parti est pourri. En cela, il se comporte comme Jérôme Cahuzac qui, en son temps, avait repris tout naturellement son activité politique après avoir été éjecté du gouvernement, dans une relative indifférence. La sensation d'impunité est profondément ancrée chez nos hommes politiques !
Finalement, on peut se demander pourquoi Jérôme Lavrilleux désire rester dans un parti qui ne veut plus de lui et dont il reconnaît qu'il est mal fréquenté. La réponse est simple : pour faire carrière dans la politique en France, il faut être membre du PS ou de l'UMP. C'est d'ailleurs pour cela qu'Arnaud Montebourg ne quitte pas le PS malgré ses critiques (si tant est qu'elles soient sincères...) : il a bien vu que Jean-Luc Mélanchon a ruiné ses chances de gouverner un jour en fondant son propre parti. Cette ambiance aristocratique commence à susciter des réaction de rejet violentes et cela pousse vraisemblablement certaines personnes à se tourner vers des personnalités politiques alternatives pas forcément plus bienveillantes...